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La droititude
29 février 2012

Homs, au cœur du drame syrien

Après le Britannique Paul Conroy, le journaliste espagnol Javier Espinosa a pu regagner le Liban.

L'armée syrienne a lancé l'assaut contre le quartier rebelle de Baba Amr, à Homs, alors que l'incertitude demeure quant au sort d'au moins deux journalistes occidentaux.

Dans la nuit de lundi à mardi, une tentative des militants syriens pour exfiltrer les reporters piégés dans la ville n'a qu'en partie réussi. Pris sous un violent tir de barrage de l'artillerie syrienne alors qu'il progressait à la faveur de l'obscurité, le groupe a été séparé. Une partie a pu continuer vers la frontière libanaise, avec le photographe britannique Paul Conroy du Sunday Times, arrivé sain et sauf mardi matin à Beyrouth. L'autre a été contrainte de se replier vers Homs, avec les autres reporters. Treize militants syriens auraient été tués dans le bombardement et plusieurs autres blessés, selon des témoignages de rescapés.

Notre collaboratrice et son photographe William Daniels, bloqués

Le correspondant d'El Mundo «est sorti de Syrie et se trouve au Liban en parfait état de santé», écrit son journal. 
dans Homs depuis la mort de Marie Colvin et Rémi Ochlik le 22 février, se trouveraient toujours dans la ville assiégée. Le reporter espagnol d'El Mundo, Javier Espinosa, qui était avec eux depuis une semaine, est arrivé mercredi soir au Liban.

Combats de rues
Une intense activité diplomatique se poursuit pour obtenir du régime syrien l'autorisation de pénétrer dans Homs afin de récupérer les journalistes et de porter secours aux nombreux civils blessés. Damas affirme vouloir «aider» à l'évacuation des journalistes bloqués dans la ville et des corps des deux reporters tués, tout en accusant des «hommes armés» d'avoir fait capoter les précédentes tentatives montées par le Croissant-Rouge et la Croix-Rouge Internationale. Mais les autorités syriennes ont par ailleurs refusé la visite de Valérie Amos, secrétaire générale adjointe de l'ONU en charge des Affaires humanitaires, mandatée pour évaluer les besoins des populations civiles assiégées.

Sur le terrain, les informations qui parviennent encore de Homs, relayées par les organisations de l'opposition, indiquent plutôt la volonté du régime syrien d'en finir au plus vite avec la résistance de la ville. D'après des sources officielles à Damas, les forces syriennes auraient pénétré mercredi matin dans Baba Amr et progresseraient rue par rue à l'intérieur du quartier. Dans la ville encerclée, soumise depuis un mois à d'intenses pilonnages d'artillerie, les troupes syriennes affirment «nettoyer les dernières poches» de résistance. L'opposition syrienne a confirmé cette attaque, mais précise que les combattants de l'Armée syrienne libre défendent toujours Baba Amr.

Les combats de rue annulent en partie l'énorme supériorité en matériel de l'armée régulière syrienne et le milieu urbain joue en faveur des défenseurs. Les blindés de la 4e division, garde prétorienne du régime syrien, arrivés en renfort au début de la semaine, et l'artillerie qui tire sans relâche sur Baba Amr ne sont pas suffisants pour déloger des combattants déterminés et embusqués dans les maisons. Dans la tempête de pluie et de grêle qui souffle actuellement sur le Proche-Orient, les soldats syriens sont confrontés à une mission plus difficile que celle de pilonner à distance des agglomérations ou d'ouvrir le feu sur des civils désarmés.

La résistance de la ville commence à devenir un problème préoccupant pour les autorités syriennes. La mort de journalistes occidentaux et les inquiétudes sur le sort de leurs confrères survivants a eu pour conséquence de focaliser l'attention internationale sur Homs. Le blocus mis en place par Damas pour venir à bout à huis clos de ce bastion de la résistance syrienne a volé en éclats et Homs est devenu une affaire internationale. Le régime syrien est à présent soumis à une pression diplomatique accrue. Un projet de résolution demandant l'arrêt des violences et l'accès de l'aide humanitaire est en préparation à l'ONU. La Chine et la Russie, qui ont jusqu'à présent bloqué toutes les résolutions concernant la Syrie, pourraient cette fois hésiter à s'y opposer.

 

Vu sur Le figaro

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